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Cérémonie « Andrès-Bouvard » le 17/01/2016 (article + discours de Miguel Vera + diaporama)
Notre traditionnelle cérémonie en hommage à la mémoire de Richard Andrès et Léon Bouvard a eu lieu le dimanche 17 janvier 2016 à Sur-les-Bois, à Annecy-le-Vieux.
Contrairement à nos craintes, le temps a été clément. Juste quelques flocons se sont invités à la cérémonie qui s’est très bien déroulée. Un public nombreux s’est déplacé pour l’occasion.
Nous avons été honorés par la présence des plus hautes autorités qui ont déposé successivement une gerbe au pied du monument.
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Gerbe de la Préfecture déposée par Monsieur Hervé GERIN, directeur de Cabinet de la Préfecture.
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Gerbe de la Mairie d’Annecy-le-Vieux déposée par Monsieur Bernard ACCOYER, Député-Maire d’Annecy-le-Vieux.
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Gerbe du Conseil Départemental déposée par Madame Valérie GONZO MASSOL, Conseillère Départementale représentant le Président du Conseil Départemental.
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Gerbe du Souvenir Français déposée par Monsieur Philippe CHERPITEL, délégué cantonal du Souvenir Français.
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Gerbe de l’Amicale de la Résistance Espagnole déposée par Monsieur Miguel VERA, Président de l’Amicale de la Résistance Espagnole, accompagné du Général Jean-René BACHELET, Président de l’Association des Glières.
Avec émotion, une minute de silence a été observée, suivie de l’éclat de la Marseillaise.
Discours de Miguel VERA :
Merci de votre présence pour rendre hommage à la mémoire de nos deux héros Richard Andrès et Léon Bouvard.
Cette traditionnelle cérémonie nous réunit chaque année à cette date anniversaire de leur mort autour de ce monument. Monument qui n’est l’œuvre d’aucun artiste. C’est un rocher à l’état naturel qui a été choisi de manière spontanée et avec le cœur. En effet, des Résistants rescapés ont voulu après la libération, marquer à jamais d’une pierre le lieu et le nom de ces braves, pour que les hommes au cours des générations se souviennent.
C’est sur la propriété de Monsieur Garnier à « Sur-les-Bois » au bord de la route de Thônes, lieu de l’embuscade, qu’une pierre gravée des noms et textes a été érigée.
Cette dernière est simple : un rocher de montagne que Messieurs Arsène Vincent, Pierre Sadaoui, Joseph Benedetti de Nâves, Gerlier de l’Essor Savoyard, Jean-Marie Saulnier d’Annecy, Gervais d’Annecy-le-Vieux, sont allés choisir dans la montagne au lieu-dit « Les Grosses Pierres » sur la Commune de Nâves. L’installation a été faite par la Maison Peterlongo d’Annecy, ainsi que la gravure des lettres et le scellement des photos.
L’inauguration a eu lieu le 18 janvier 1946, date anniversaire.
Elle avait rassemblé un groupe de Résistants Espagnols et Français, les autorités locales, ainsi que Monsieur Vavasseur, Président du Mouvement de Libération National de Paris qui présidait la cérémonie.
Ces Résistants rescapés ont voulu avec ce rocher marquer à jamais ce lieu pour que les hommes au cours des générations se souviennent. Sage réalisation car l’érosion de la mémoire par le temps qui passe est inéluctable.
Que ce rocher soit un rempart contre l’oubli.
Dans les temps terribles que nous traversons, combien il est bon de rappeler que la lutte pour la liberté est un combat de tous les jours.
La France est attaquée par un fascisme aussi barbare que celui que nos parents ont combattu en Espagne dès 1936, face à la coalition fasciste Franco-Hitler-Mussolini, puis en France dès 1940 face au même ennemi.
L’attaque perpétrée contre la France est le pire affront, la pire injure, faite à la mémoire de ces Résistants, Républicains Espagnols.
Tant parmi eux ont payé de leur vie pour libérer la France. Tous ont lutté pour rétablir la République française. Eux qui ont proclamé haut et fort leur attachement à cette magnifique France qui est devenue leur patrie. Cette France, pays des droits de l’Homme où chaque citoyen peut vivre librement ses convictions, ses opinions, quelles qu’elles soient.
Nous, héritiers des valeurs de la Résistance, nous avons l’obligation de réagir à ces crimes horribles, odieux.
Avant tout, exprimer notre solidarité aux victimes, nous sommes de tout cœur avec elles, avec celles qui ont payé de leur vie, avec celles qui ont été blessées et avec leur famille.
Ensuite, dénoncer avec force, ces attentats barbares et inhumains perpétrés contre la France.
Quelle comparaison peut-on observer entre les nazis et les djihadistes.
Dans l’actualité sanglante de ces derniers mois, on peut constater que si les protagonistes ont changé, le raisonnement et l’argumentation restent les mêmes.
Les nazis glorifiaient une mythique race aryenne, race des seigneurs, qui allait étendre les limites géographiques de l’Allemagne par la création du Grand Reich et imposer sa doctrine raciste partout, de gré ou de force.
En dehors d’eux, le reste des populations était composé de sous-hommes qui, dès lors que leur humanité était déniée, étaient voués à l’extermination et à l’esclavage.
Maintenant, les assassins du 13 novembre dernier, agissent au nom d’une religion qu’ils ont dévoyée, dans le même but hégémonique : créer un Califat au Proche-Orient et à l’étendre partout ensuite.
Les adversaires désignés sont les impies, dévalorisés par des épithètes injurieux comme chiens, singes. De façon analogue aux nazis, tous les moyens sont bons pour les éradiquer. Le plus simple : le massacre ciblé ou indiscriminé, pour semer la terreur.
Les nazis assassinaient mais veillaient à préserver leur propre vie ; les djihadistes méprisent totalement la vie, à commencer par la leur, à l’instar de la légion étrangère franquiste pendant la guerre d’Espagne, dont la devise était « Vive la mort ».
Richard Andrès, par ses origines sinon ses racines espagnoles, suivit avec un vif intérêt et consternation le déroulement de cette guerre. A l’analyse des événements successifs, il pressentit le drame qui allait s’abattre sur la France en 1940.
Aujourd’hui, la menace sur notre démocratie est clairement identifiée et nous devons réfléchir comment y faire face, chacun dans note domaine.
Inlassablement, nous devons continuer notre travail de mémoire et de réflexion avec le monde scolaire, qui d’ailleurs doit être félicité pour leur engagement en ce sens, pour tendre vers un monde de fraternité et de paix. C’est notre combat.
Nous serons toujours présents pour défendre les valeurs de la France, les valeurs de la République et nous ne nous soumettrons jamais à un ordre fasciste.
Voilà, le plus bel hommage que nous pouvons rendre à la mémoire de Richard Andrès et Léon Bouvard.
La cérémonie en diaporama :
https://picasaweb.google.com/103520140263246504517/CeremonieDu17012016
Baptême de la Section EBRO du 27ème BCA de Cran-Gevrier (Haute-Savoie) [article + diaporama + vidéo + article de presse]
1er février 1944 : Création de la Section EBRO au Plateau des Glières. 16 octobre 2015 : Baptême de la Section EBRO du 27ème BCA à Thorens-Glières, 71 ans d’histoire qui, par ce baptême, va se perpétuer.
Les hommes qui constituaient la Section EBRO au Plateau des Glières en février et mars 1944 ont une longue histoire avec le 27ème BCA.
Déjà en novembre 1942, au moment de la dissolution du 27ème BCA suite à l’occupation de la Zone Sud, les Républicains Espagnols reçurent la mission de garder les armes et munitions récupérées, en bon état de fonctionnement.
Ces armes furent montées aux Glières le 1er février 1944, ce que Tom Morel apprécia énormément. Si tôt arrivés au Plateau des Glières, Tom Morel demande à Miguel Vera d’organiser militairement ses maquisards. La Section EBRO est créée. Pour plus de flexibilité, elle est divisée en deux : EBRO et Renfort EBRO. Tom Morel les dispose dans le secteur le plus difficile à défendre, côté montée du Petit-Bornand.
Le parachutage d’armes par les Alliés, tant attendu, n’a pu avoir lieu à la pleine lune de février à cause du mauvais temps. Il faut attendre la lune de mars. Le Plateau est déjà encerclé par les forces de Vichy. Tom Morel, chef prestigieux, entraîneur d’hommes, avec un enthousiasme communicatif, s’organise pour résister jusqu’au mois de mars.
Le 20 février, devant les maquisards rassemblés au milieu du Plateau, il plante un mat et fait hisser les couleurs. Il déclare : «Ici c’est le premier coin de France libéré!». Il fait adopter la devise: «Vivre Libre ou Mourir».
Une intense émotion parcourt tous les hommes. Les Espagnols vivent un moment presque surnaturel. Un courant de liberté les traverse. Après tant d’humiliations, leur République vaincue en Espagne, la honte dans les camps de concentration au sud de la France, l’esclavage dans les Compagnies de Travailleurs Étrangers, la vie dans la clandestinité, Tom Morel leur rend leur dignité d’homme. Des liens très forts de fraternité se créent entre Tom et eux.
Des Rescapés nous ont raconté : Tom ne disait pas «les Espagnols» mais «MES Espagnols». Quand Tom Morel constitue le Bataillon des Glières, dans les faits, il reconstitue le 27ème BCA. La Section EBRO en fait partie. « Par sa discipline, sa loyauté, elle est la meilleure », écrit Julien Helfgott, camarade de combat, Rescapé des Glières et ancien Président d’Honneur de l’Association des Glières. Ces Républicains Espagnols portent l’uniforme du 27ème BCA.
L’admiration, l’estime et le respect sont réciproques entre eux et Tom. Ils sont toujours à ses cotés. Ainsi, la nuit du 9 au 10 mars, lorsque Tom trouve la mort, lâchement abattu par le commandant des GMR à l’Hôtel de France à Entremont, son corps se trouve posé là, aux pieds de Ángel Segura. On attend un traîneau qu’on est allé chercher dans une ferme voisine. Pour Ángel, voir le corps de Tom, comme il l’appelle, sur la neige, difforme, est une véritable souffrance. L’attente lui devient insupportable. Il n’en peut plus, prend le corps de Tom, le hisse sur ses épaules et entame la montée au Plateau. Dans cinquante centimètres de neige, la progression est difficile. Les 24 autres Espagnols qui ont participé à l’opération, lui emboîtent le pas et se relaient pour porter le corps.
Julien Helfgott a écrit : «Derrière eux, nous étions une colonne morne et silencieuse». Arrivés sur le Plateau, à l’infirmerie, une chambre mortuaire lui est aménagée à l’aide de toiles de parachutes. La sizaine que commande José Caballero tient à monter une garde d’honneur pendant 24 heures.
Avec le souvenir de Tom, sa veuve, Marie-Germaine, et son fils, l’Amiral Philippe Morel, ont maintenu jusqu’à leurs derniers jours des liens plus que familiaux avec les Espagnols de la Section EBRO.
La longue histoire entre les hommes de la Section EBRO et le 27èmè BCA, le destin veut la perpétuer. Par quel hasard le lieutenant Bourillet, qui va commander la section EBRO du 27, est-il l’arrière petit-fils de Tom Morel?
Baptême de la Section EBRO du 27ème BCA en diaporama :
https://picasaweb.google.com/103520140263246504517/BaptemeDeLaSectionEBROLe1610201502
Discours du Général Jean-René BACHELET, Président de l’Association des Glières :
Article du Dauphiné Libéré sur cet événement :
Projet pédagogique avec la classe de 3°7 du collège « Le Semnoz » de SEYNOD, Haute-Savoie (article, diaporama + article du « Dauphiné Libéré »)
Dans le cadre d’un projet « Devoir de Mémoire » et de transmission de la mémoire intergénérationnelle, les professeurs Christine BURGUN (mathématiques et professeur principal de la 3°7) et Marie-Claire CONCHA DEL DAGO (espagnol) ont monté un dossier SIEL auprès du Conseil Départemental afin d’obtenir une subvention pour mener à bien leur projet pédagogique interdisciplinaire, réalisé en partenariat avec l’Amicale de la Résistance Espagnole en Haute-Savoie, dont le Président, Miguel VERA, s’est personnellement impliqué dans ce projet de « Devoir de Mémoire » aux jeunes générations, cheval de bataille de son Association.
Ce projet-classe (sortie pédagogique à « Morette-Glières » ) a été pensé en lien étroit avec le programme d’Histoire en 3ème, puisque la Seconde Guerre mondiale et la Résistance y sont traitées. L’histoire nationale croise ainsi l’histoire locale, croisant à son tour l’Espagne, ce qui donna naissance à ce projet dont l’intitulé est « Sur les traces des résistants républicains espagnols en Haute-Savoie », qui nous a amenés le matin du 25/09/2015 sur le Plateau des Glières où les élèves ont découvert tant l’histoire locale et sa place dans l’histoire nationale, que la vie des résistants sur le Plateau, dont celle de la section « EBRO » qui regroupait des républicains espagnols exilés de la Guerre d’Espagne.
L’après-midi, la classe s’est rendue à la Nécropole nationale de Morette. Après avoir découvert ce site avec beaucoup d’émotion, les élèves ont répondu par groupes à un questionnaire sur la Nécropole. Puis, pour clore l’après-midi, ils ont fait une cérémonie commémorative en hommage à ces résistants républicains espagnols, morts pour notre Liberté.
Avant le dépôt d’une fleur offerte par la classe de 3°7, composition réalisée aux couleurs de la République d’Espagne, un élève a lu en espagnol l’émouvant poème de José Ángel VALENTE « Cementerio de Morette-Glières, 1944 » et un autre sa traduction française par Jacques ANCET, tout aussi émouvante.
Après une minute de silence respectée par tous et les vifs remerciements de Miguel VERA à la classe de 3°7 pour ce bel exemple de « Devoir de Mémoire », les élèves ont repris le chemin du collège avec plein d’images et de souvenirs dans la tête, fiers d’avoir rendu hommage à ces résistants sur les pas desquels ils ont marché tout au long de la journée, dans les deux lieux hautement symboliques que sont le Plateau des Glières et la Nécropole nationale de Morette en Haute-Savoie.
Bilan de la sortie pédagogique à « Morette-Glières ». Paroles d’élèves. Extraits :
Xavier : « J’ai appris que la Haute-Savoie était le seul département à s’être libéré par ses propres forces de la Résistance et que des républicains espagnols avaient été résistants sur le Plateau des Glières ».
Umut : « J’ai appris que des républicains espagnols s’étaient battus pour la Liberté de la France ».
Shkurte : « Je ne savais pas que des républicains espagnols s’étaient sacrifiés pour nous! »
Fanny G : « Lors de cette sortie, j’ai appris beaucoup de choses sur la Bataille des Glières et la Guerre d’Espagne. J’ai apprécié la présence de Miguel VERA car il maîtrise bien le sujet et prend plaisir à nous transmettre ses connaissances historiques ».
Aurore W : « En faisant le circuit historique sur le Plateau des Glières, j’ai eu l’impression d’être avec les résistants, de vivre leur parcours ».
Fanny DC : « J’ai bien aimé l’après-midi à la Nécropole nationale de Morette car c’était émouvant, surtout lorsque l’on a fait la cérémonie ».
Cindy : « Devoir de Mémoire à Morette : une fleur, une cérémonie, pour se souvenir et ne jamais oublier ce que ces résistants ont fait pour nous ».
Diaporama de la sortie pédagogique du vendredi 25/09/2015 :
https://picasaweb.google.com/103520140263246504517/SortiePedagogiqueDu25092015
Article du Dauphiné Libéré sur cette sortie pédagogique :
Sortie annuelle au Plateau des Glières le 28/06/2015 (article + diaporama)
Le dimanche 28 juin 2015, notre Amicale a fait sa sortie annuelle au Plateau des Glières, sous un soleil radieux cette année. Nous nous étions donnés rdv à la Maison du Plateau d’où est parti un groupe motivé pour réaliser le circuit historique, avec comme chef de file notre président, Miguel Vera.
Après environ une heure et demi de marche et d’explications ô combien intéressantes, nous avons repris le chemin de la Maison du Plateau pour un apéritif convivial et la traditionnelle paella qu’Ange Vera nous avait concoctée sur place pendant la durée du parcours.
Après le repas fini tard dans l’après-midi, nous avons fait notre traditionnelle « séance photos » avant de prendre un bon bain de soleil sur la terrasse et de profiter du paysage magnifique.
En fin d’après-midi, chacun est reparti avec le sentiment d’une journée bien remplie et grandement réussie, se donnant déjà rdv pour l’année prochaine…
La sortie au Plateau des Glières du 28/06/2015 en diaporama :
https://picasaweb.google.com/103520140263246504517/SortieDu28062015
Cérémonie du dimanche 12 avril 2015 à Annecy (article avec photos + diaporama + article du « Dauphiné Libéré »)
A l’occasion du 84ème anniversaire de la République Espagnole, l’AMICALE DE LA RÉSISTANCE ESPAGNOLE a organisé une cérémonie commémorative au Monument « Aux Espagnols morts pour la Liberté dans les rangs de l’Armée Française et dans la Résistance », avenue de Genève à Annecy, le dimanche 12 avril 2015 à 11h30.
Nous avons été honorés par la participation de toutes les autorités de la Haute- Savoie – Préfecture, Conseil Départemental, Mairie d’Annecy, Député, élus de l’Agglomération annecienne, etc.
Nous avons remémoré également ce jour-là le 71ème anniversaire des héroïques combats du Plateau des Glières auxquels nos Sections EBRO et Renfort EBRO prirent une part très active.
La proximité des dates nous a permis de célébrer aussi le 70ème anniversaire de la Libération totale du territoire Français pour laquelle des milliers et des milliers de républicains espagnols donnèrent leur vie.
En ce 70ème anniversaire des libérations des Camps de la mort, comment ne pas évoquer le sort qui a conduit 8000 républicains espagnols au camp d’extermination de Mauthausen.
A l’effondrement de la France en juin 1940, ils sont faits prisonniers par les troupes nazies. Le gouvernement de Vichy les abandonne. Franco ne les reconnaît pas comme Espagnols. Ni Français ni Espagnols, ils n’ont pas droit au statut de prisonniers de guerre suivant les accords de Genève. Ils sont marqués par le triangle bleu d’apatrides.
Nous avons rendu un hommage fraternel à tous ceux qui ont été tués dans nos montagnes ou qui ont succombé dans les prisons et les camps de concentration, pour la Liberté et l’indépendance Nationale.
Allocution du Président de l’Amicale de la Résistance Espagnole :
Discours de Miguel VERA le dimanche 12 avril 2015
Diaporama de la cérémonie commémorative à Annecy le 12/04/2015 :
https://plus.google.com/photos/103520140263246504517/albums/6140240747464458785?banner=pwa
Article du « DAUPHINÉ LIBÉRÉ » sur cet événement du 12 avril 2015
Cérémonie du 18/01/2015 à Annecy-le-Vieux (article + photos + diaporama).
Cérémonie commémorative du 71ème anniversaire de la mort de Richard Andrès et Léon Bouvard le dimanche 18 janvier 2015 à 11h30 à Annecy-le-Vieux.
A l’occasion du 71ème anniversaire de la mort de Richard ANDRES et Léon BOUVARD sauvagement assassinés par les forces nazies d’occupation, notre Amicale, jointe à la Municipalité d’Annecy-le-Vieux, a rendu un vibrant hommage à la mémoire de nos deux héros. Eux qui, dans la fleur de leur jeunesse, ont tout sacrifié pour la Liberté et pour la France.
Richard ANDRES, fils d’émigré espagnol, Résistant de la première heure, fut le fil conducteur qui permit à chaque Républicain espagnol qui désertait les Camps de Travailleurs Etrangers, de rejoindre les Maquis. Il fut l’un des deux premiers chefs des Résistants espagnols. Sa disparition les choqua profondément. En plus du choc émotionnel, ce fut aussi le désarroi car ANDRES était un chef mais aussi leur interprète et leur lien avec la Résistance Française. Bien sûr ils se ressaisirent vite sous le commandement de Miguel VERA, compagnon de la première heure de Richard ANDRES, mais cette date restera marquée à jamais dans l’esprit de chaque Résistant.
Richard ANDRES dirigeait le « Service Atterrissage et Parachutage » de l’Armée Secrète pour la Haute-Savoie. Cela fit jouer un rôle de premier ordre aux Résistants espagnols dans l’organisation, la préparation puis la réception des armes parachutées par les Alliés.
Ces Résistants espagnols ont combattu sous l’uniforme du 27ème BCA. Ils ont tissé des liens très forts entre eux et Tom MOREL, lequel leur porta une grande estime. Il avait particulièrement apprécié le fait que ces Résistants très disciplinés et efficaces, avaient emmené sur le Plateau des armes soigneusement entretenues et gardées depuis la dissolution du 27ème BCA le 11 novembre 1942.
La dynamique que Richard ANDRES avait inculquée aux Résistants espagnols, se manifesta dans leur comportement exemplaire et héroïque au Plateau des Glières (rappelons-nous les éloges que Tom MOREL leur fit sur le Plateau), à la libération du département de la Haute-Savoie, de la vallée de la Tarentaise et de la Maurienne.
Léon Bouvard, Résistant français, avait intégré la Résistance dès début en militant dans le mouvement « Le Coq Enchaîné ». Ami de Jean-Marie Saulnier et de Richard Andrès, était un résistant courageux, toujours disponible pour n’importe quelle mission.
Très marqués par ce tragique épisode, les Anciens Résistants espagnols ont toujours eu à cœur la commémoration de cet événement qui représentait pour eux une des marques de leur identité.
Nous, les héritiers des valeurs de la Résistance et passeurs de la mémoire de nos anciens, les Républicains espagnols, devons veiller à qu’ils ne tombent pas dans l’oubli.
Discours de Miguel Vera, Président de l’Amicale de la Résistance Espagnole en Haute-Savoie :
Monsieur le Député-Maire d’Annecy-le-Vieux
Monsieur le Sous-préfet, Secrétaire Général de la Préfecture
Monsieur le Vice-Président du Conseil Général
Madame la Directrice de l’ONAC
Mon Général, Président de l’Association des Glières
Mon Général, délégué Départemental du Souvenir Français
Mesdames, Messieurs, les Maires et élus des différentes Municipalités
Monsieur le Chef de Service de la Police Municipale d’Annecy-le-Vieux
Messieurs les Présidents des Associations Patriotiques
Messieurs les porte-drapeaux
Mesdames et Messieurs et chers amis.
Voici 71 ans, jour pour jour, le 18 janvier 1944 en fin d’après-midi, Richard Andrès et Léon Bouvard sont sauvagement assassinés par les forces d’occupation nazies à cet endroit même où nous nous trouvons.
Hommes du « non », convaincus et déterminés dans la lutte contre le nazisme, ils ont sacrifié leurs vies pour que nous vivions libres.
Nous leur devons la mémoire.
André Malraux nous dit : « La plus belle des sépultures, c’est la mémoire des vivants ».
La mémoire des vivants, nous allons la perpétuer en la transmettant aux générations nouvelles. Cela est maintenant possible avec le CRD74 (Comité haut-savoyard des associations de mémoire de la Résistance et de la Déportation). Ce Comité issu de l’union de toutes les Associations de Résistants et Déportés a révélé son utilité et sa nécessité tout au long de l’année 2014 dans les célébrations du 70ème anniversaire de la Libération de la Haute-Savoie.
Dès le début de l’année, le décor a été planté avec la réalisation de l’exposition « Notre mémoire vivante ». Magnifique exposition qui a eu un énorme succès et a été réclamée par d’innombrables municipalités ou Associations. Cette expo a été financée par le Conseil Général.
Ont suivi les manifestations de nombreuses localités, souvent grandioses (exemple Saint-Gingolph).
En parallèle à ces manifestations, des villages du tour du plateau des Glières ont créé des espaces qui deviendront lieu de mémoire ou utilisé des espaces existants pour réaliser des stèles explicatives qui font la synthèse des événements vécus localement.
De toutes ces réalisations trop nombreuses pour les commenter ici, je m’arrêterai seulement sur une, celle qui concerne le monument « Aux Espagnols morts pour la Liberté dans les rangs de l’Armée Française et dans la Résistance ». La Municipalité d’Annecy a réalisé un travail remarquable de rénovation autour de ce monument qui lui a rendu de la visibilité, du lustre et lui fait rayonner la symbolique que le sculpteur a voulu nous transmettre.
Une stèle en forme de pupitre identifiant le monument avec du texte et des photos d’époque, décrit le parcours de ces Républicains espagnols combattants de la Liberté, morts pour la France.
La Ville d’Annecy a choisi le 27 mai, jour national dela Résistance, pour l’inauguration de l’ensemble.
Ce 70ème anniversaire a été placé sous le signe de « la transmission de la mémoire de la Résistance aux générations nouvelles ».
Chaque célébration ou inauguration a été accompagnée d’une participation massive de la population scolaire. Nous saluons l’implication résolue du monde enseignant.
Comment évoquer tant d’événements de l’année 2014 sans que nous vienne à l’esprit l’image de cet homme exceptionnel qu’était Julien Helfgott que nous avons perdu le 12 octobre dernier. Son souvenir, ses propos, ses appréciations si judicieuses sur l’être humain, m’envahissent d’une profonde émotion. Son parcours de vie se croise sans cesse avec celui des Résistants espagnols. Déjà à 16 ans quand éclate la guerre d’Espagne, il prend parti pour la cause de la République espagnole. Dans sa vie parisienne, il s’engage dans des mouvements de jeunes pour récolter des fonds pour venir en aide à la jeune République. Combien de fois il m’a raconté sa souffrance et sa déchirure de voir l’Espagne abandonnée par les démocraties européennes. Il vit avec effroi la montée du fascisme, la guerre d’Espagne, prélude à la deuxième guerre mondiale. Les accords de Munich, cause de la non intervention en Espagne et le comble de sa détresse, l’effondrement de la France en juin 1940.
Lors de cette même cérémonie l’année dernière, il nous a fait l’honneur de sa présence et son discours avec des mots sortis du cœur a bien été un témoignage vivant et poignant qui nous a émus en hommage à tous ces Résistants espagnols, ses camarades de lutte dans les Maquis, aux chalets de La Cola, école de cadres pour la Résistance à Manigod, au plateau des Glières. Toutes ses interventions au cours de l’année, nous démontrent sa volonté indéfectible de porter témoignage des valeurs de la Résistance et de les transmettre. Debout, il l’a fait jusqu’à son dernier jour.
Tout comme Julien Helfgott, Richard Andrès et Léon bouvard se sont fortement engagés dans la vie associative dès leur adolescence.
Pour Andrès, dans la biographie que lui a consacrée le comte Jean-François de Roussy de Sâles, on peut lire ce passage : « Richard Andrès place sa vie sous le signe de la Laïcité, de la Fraternité et de la Liberté, vertus éminemment républicaines. Concrète aux œuvres laïques dont le but est de développer des activités éducatives et de loisirs, agissant pour l’égalité des chances. Ainsi il consacre son temps libre à la Fédération des Œuvres Laïques et au Sou des Ecoles. Ces deux associations affirment, dans un grand élan de bénévolat, leur volonté éducative et pédagogique vis-à-vis des enfants qui leur sont confiés ». Fin de citation.
Dans cet état d’esprit, Andrès, suit avec fort intérêt les événements qui se déroulent en Europe en cette année 1939. Par ces origines, il a été très attentif au drame de la guerre d’Espagne. L’analyse des tragédies issues de la coalision fasciste internationale, lui fait percevoir le danger qui va s’abattre sur la France. Il vit avec amertume l’effondrement du pays en juin 1940. La France connaît le plus grand désastre de son histoire. D’un seul coup, il n’y a plus rien, plus d’armée, plus de gouvernement, plus de légitimité.
Dans ce dramatique chaos, dans un contexte de défaite, dans la confusion et la résignation à se soumettre qui régnait parmi les hommes politiques, combien étaient-ils à avoir entendu, à avoir cru et répondu au prophétique appel du général de Gaulle ?
Richard Andrès répond à cet appel. Il s’implique totalement dans l’organisation de la Résistance.
Notre admiration et notre reconnaissance est immense envers ceux qui à une période aussi noire, aussi trouble, ont su se déterminer et choisir le camp de la justice pour le bien de l’humanité.
De ceux-là, une poignée se réunit à l’Auberge du Lyonnais à Annecy. Bien sûr l’aubergiste Jean-Marie Saulnier, son ami Léon Bouvard chauffeur de car à l’entreprise Gruffy, Le coiffeur Richard Andrès, le notaire Georges Volland, l’Inspecteur du travail Pierre Lamy, le syndicaliste Paul Viret, le restaurateur Albert Bell, l’architecte Ernest Neyrinck, Jean Carquex travailleur à l’usine Staubli, René Noyer agent technique de la société Michelin, Raymond Ventre professeur au lycée Bertholet.
Cet embryon de la Résistance va peu à peu se développer en s’organisant dans les structures des mouvements de Résistance qui vont se créer.
Novembre 1940, mouvement « Liberté » de François de Menthon. Automne 1941 mouvement « Le Coq Enchaîné ». Novembre 1941 mouvement « Combat » de François de Menthon et Henry Frenay. Puis l’organisation de l’Armée Secrète dont le chef historique sera pour la Haute-Savoie Ernest Neyrinck dit Nik.
Dans le cadre du mouvement « Combat », Richard Andrès devient âme, moteur et cheville ouvrière de la Résistance. Il organise les Maquis, reçoit les jeunes réfractaires au STO et surtout il permet aux Espagnols des Compagnies de Travailleurs Étrangers encadrées par la police de Vichy, de déserter ces compagnies et rejoindre le Maquis. Jusqu’au jour où il devient la ligne de mire de la Gestapo. Depuis l’affaire de Saint- Eustache le 31 décembre 1943, sa tête est mise à prix. Il se sait en danger, il a été averti. Il devrait s’effacer pendant quelque temps. Mais il est engagé dans trop d’actions. Chef du SAP (Service Atterrissage Parachutage), il doit assurer les liaisons radio avec Londres, visiter et ravitailler les Maquis espagnols, mettre en relation presque quotidiennement le chef de la mission interalliée (mission Musc). Le Lieutenant-colonel Xavier Heslop avec Romans Petit, chef de l’Armée Secrète, qui, la plus part du temps, est dans l’Ain. Il doit procurer un logement à l’opérateur radio Paul de la mission Musc qui doit changer de lieu régulièrement et ne doit jamais se trouver au même endroit que son chef par mesure de sécurité.
Et comment oublier le serment pacté avec le Leader des Républicains espagnols, Miguel VERA : pas de répit tant que l’envahisseur ne sera pas chassé du sol Français et la République rétablie. Oui ces Espagnols étaient fiers de lutter auprès de leurs camarades français pour libérer le sol de la France, la France pays de Liberté et pays des droits de l’Homme.
Le 18 janvier 1944, le destin réuni pour la dernière fois Richard Andrès et Léon Bouvard. La dénonciation a eu lieu. La Gestapo sait le lieu et l’heure du passage des deux Résistants.
Au milieu de l’après-midi, une Section entière de la Wehrmacht investit le hameau de Sur-les-Bois. Des Allemands, il y en a partout, trente, trente-cinq peut être, raconte un neveu de Monsieur Garnier. A l’époque l’espace qui est devant nous était occupé par un chalet que la famille Garnier utilisait comme réserve pour les produits d’hiver. Près de ce chalet, Andrée, la fille aînée s’apprête à charrier du bois pour le chauffage. Un officier allemand s’approche d’elle et lui dit : « Rentrez vite, tout à l’heure ici : ‘Boum ! Boum’ ! »
Les deux sœurs Garnier, Andrée 20 ans et Léa 18 ans, vont suivre la scène depuis la fenêtre de leur maison toute proche. Le barrage est installé à l’interception des deux routes. Sur ce virage même, trois fusils mitrailleurs judicieusement disposés pour ne laisser aucune chance à tout véhicule qui s’approche. Il est au tour de 17 H 30 quand la voiture des deux Résistants arrive. Léon Bouvard au volant ne peut voir le barrage qu’une fois engagé dans ce virage. Il tente une manœuvre désespérée en engageant une marche arrière. A cet instant, sans sommation, les fusils mitrailleurs entrent en action tous en même temps. Le vrombissement des armes est terrible. L’écho résonne sur les parois du Parmelan. Les habitants de Sur-les-Bois sont épouvantés. Avant de quitter les lieux, les Allemands dépouillent la voiture.
La nuit est déjà bien avancée quand Monsieur Alphonse Garnier, aidé d’un voisin, posent les corps ensanglantés sur une charrette et les transportent au local des pompiers, un peu plus haut que l’école. Le lendemain, ils auront une sépulture par les soins de la municipalité d’Annecy-le-Vieux.
Le soir même du crime, Jean-Marie Saulnier en informe Xavier Heslop, chef de la mission Musc. Celui-ci prend les mesures nécessaires au cas où les Allemands auraient trouvé des papiers ou objets compromettants sur le corps de Richard Andrès.
La violence de cette embuscade m’inspire cette réflexion :
Que représentait Richard Andrès pour la Gestapo pour déployer un tel volume de forces juste pour avoir sa tête ? Mettre en œuvre un nombre considérable d’armes de guerre pour abattre deux personnes sans armes dans une voiture.
Mais peut être que le poste émetteur-récepteur qui était dans la voiture était à leurs yeux plus dangereux qu’une arme de guerre. Ça ressemble à une machine à écrire !
Comment ne pas faire le rapprochement avec les crimes barbares commis dans notre pays tout dernièrement contre d’autres qui n’avaient comme arme qu’un crayon.
Nous, héritiers des valeurs de la Résistance, de la République, de la France, affirmons que nous ne cèderons jamais devant aucune forme de Barbarie, ni de fascisme à l’unisson du peuple français, en hommage à nos morts.
Rappelons ce proverbe mexicain qui a été exclamé lors de la marche républicaine à Paris : « Ils voulaient nous enterrer, ils ne savaient pas que nous étions des graines ! »
Toute la cérémonie en diaporama :
https://picasaweb.google.com/103520140263246504517/CeremonieDu18012015AAnnecyLeVieux
70ème anniversaire de la Libération de Paris (article + photos + diaporama + blog et vidéo de tmex -Televisión social de Madrid)
70ème anniversaire de la Libération de Paris
L’association « 24 Août 1944 » a invité notre Président à participer aux manifestations organisées pour commémorer le 70ème anniversaire de la Libération de Paris, manifestations programmées sur trois jours :
Vendredi 22 août 2014 : Colloques « Révolution, guerre et exil des Républicains espagnols ».
Samedi 23 août 2014 : Evocation historique – La Parole errante – « Paroles des hommes de la Nueve » (avec Armand Gatti).
Dimanche 24 août 2014 : « Marche sur les traces de la Nueve entrant dans Paris ».
Récit de Miguel Vera :
Tous les Espagnols intégrés à la division Leclerc étaient des réfugiés politiques, combattant pour la Liberté et la justice sociale durant la Révolution espagnole et la guerre civile. Lors de la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, ils se portèrent volontaires pour continuer le combat contre le nazisme et intégrèrent la Résistance en France métropole et les armées de la France Libre et la 2è DB en Afrique du Nord. Ce fut une de ces compagnies, la Nueve, composée d’Espagnols, qui entra la première dans Paris en avant-garde le 24 août 1944.
Nous avons suivi les pas de la « Nueve » sur le parcours qui va de la Porte d’Italie jusqu’à la Place de l’Hôtel de Ville. Cet itinéraire est ponctué par onze plaques leur rendant hommage. Ces plaques ont été apposées en 2004 par la Mairie de Paris.
Le rassemblement a été organisé Porte d’Italie. Un public nombreux a écouté les raisons de notre présence et qui étaient ces combattants très spéciaux, Républicains espagnols.
Après le discours de Monsieur le Maire de l’arrondissement, j’ai été invité à prendre la parole. J’ai pu faire un parallèle entre ces Républicains espagnols qui sont entrés les premiers dans Paris pour le libérer et ceux qui, en commando d’avant-garde, ont participé avec brio à la Libération de la Haute-Savoie. J’ai parlé du Plateau des Glières où les Espagnols ont donné toute la mesure de leur capacité de Combattants de la Liberté.
Peu après, la « Marche » a démarré.
Le cortège a observé un moment de recueillement devant chaque plaque, en hommage aux hommes de la colonne Dronne.
A la fin du parcours, la réception par la Mairie de Paris fut pleine d’émotion. Le discours de Madame Anne Hidalgo, Maire de Paris, fut impressionnant (hommage très appuyé à ces Républicains espagnols épris de Liberté), suivi du discours de Monsieur Kader Arif, Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de la Défense, chargé des Anciens Combattants et de la Mémoire.
Ce fut une journée magnifique.
Discours de Miguel Vera :
Intervention du dimanche 24 août à Paris, Porte d’Italie.
« Marche sur les traces de la Nueve entrant dans Paris »
« Paris se libérait avec, en commando d’avant-garde, des Républicains espagnols de la « Nueve », mais d’autres territoires de France avaient déjà accompli leur propre libération, notamment la Haute-Savoie et son célèbre Plateau des Glières, soutenu par les Alliés dont Churchill lui-même. Sur ce Plateau sont montés pour recevoir des parachutages d’armement, dès le 31 janvier 1944, 120 maquisards emmenés par le Lieutenant Tom Morel. Sur ces 120 maquisards, 56 étaient des Républicains espagnols. Ils furent le bras droit de Tom Morel puis, après sa mort, celui de son successeur, le capitaine Anjot. Le 20 février 1944, Tom Morel fait installer un mat au centre du Plateau, il hisse les couleurs et déclare : « Ce lieu est le premier territoire libre de France ». Déclaration répercutée par les ondes de la BBC et répétée chaque jour. La devise « Vivre libre ou mourir » est adoptée.
Ces Espagnols ont connu des émotions presque surnaturelles. Un courant de liberté les a traversés. Ils ont communié avec l’esprit des Glières.
Après tant de sacrifices, leur République battue en Espagne, l’humiliation des camps de concentration du sud de la France, l’esclavage dans les Compagnies de Travailleurs Etrangers, les privations dans la clandestinité, Tom Morel leur a rendu leur dignité d’homme.
Aux Glières, ils ont donné toute la mesure de leur capacité de combattants. L’épopée des Glières fut admirée par les Alliés. La démonstration fut faite que la Résistance interne était capable de retenir loin des côtes du débarquement une Division entière de la Wehrmacht forte de 12000 hommes avec son aviation et son artillerie lourde. Ce comportement héroïque incita les Alliés à leur envoyer des armes à profusion. Ainsi, le 1er août 1944, les Alliés déversent sur le Plateau des Glières du matériel pour armer tous les maquisards de la Haute-Savoie.
Aussitôt connu le débarquement en Provence le 15 août, se déclenche la libération de la Haute-Savoie. Les Espagnols, toujours en avant-garde, y participent avec brio. Les garnisons allemandes de Saint-Julien, Evian, Thonon, Le Fayet, Cluses, sont réduites les unes après les autres, jusqu’à l’apothéose d’Annecy le 19 août.
Au moment où Albertville, Aix-les-Bains, Lyon et tous les départements limitrophes sont encore aux mains de l’occupant, Annecy et la Haute-Savoie reconquièrent leur liberté, libérés par les seules forces unies de la Résistance. C’est un cas unique en France.
Les autorités haut-Savoyardes et surtout la Mairie d’Annecy, gardent une gratitude permanente pour ces Espagnols, combattants de la Liberté, qui ont si brillamment contribué à la Libération de la Haute-Savoie. »
Le discours de Miguel Vera à Paris en vidéo :
L’événement en diaporama :
L’événement vu par « TMEX » (Televisión Social de Madrid) :
TV Madrid Republicanos españoles
http://www.tmex.es/paris-recuerda-a-la-nueve-y-los-republicanos-espanoles/
Sortie au Plateau des Glières
Sortie annuelle au Plateau des Glières le 29/06/2014 :
Une journée bien remplie et réussie!
Le dimanche 29 juin 2014, notre Amicale a fait sa sortie annuelle au Plateau des Glières. Avant midi, nous avons parcouru le circuit historique avec notre Président comme guide, circuit un peu écourté en raison de la météo. Les commentaires étaient volontairement portés sur la présence des Républicains espagnols, leur rôle ayant été important et déterminant aux Glières. Nous avons visité également les locaux du « Maquis », avec sa salle de projection. Puis ce fut le retour à la Maison du Plateau pour le repas.
Après le repas, il était prévu, en cas de mauvais temps, de visionner un film sur l’histoire du Plateau mais comme le soleil s’est finalement invité de la partie, les joueurs de pétanque s’en sont donnés à coeur joie, une boule dans une main, une bière dans l’autre.
En fin d’après-midi, chacun a repris le chemin de sa maison avec plein de souvenirs de cette formidable journée et l’esprit déjà tourné vers la prochaine sortie…
La sortie du 29/06/2014 en images…
Et encore plus de photos…
Inauguration du « Monument aux Espagnols » rénové et de sa plaque explicative
Cérémonie d’inauguration du « Monument aux Espagnols » rénové et de la plaque explicative qui l’identifie.
Le 27 mai 2014, jour anniversaire de la création du C.N.R. – Comité National de la Résistance – par Jean Moulin, a été décrété jour National pour la mémoire de la Résistance.
La Municipalité d’Annecy a choisi ce jour pour célébrer l’inauguration du « Monument aux Espagnols » rénové, ainsi que la plaque explicative qui l’identifie. Cette cérémonie s’est inscrite également dans le cadre du 70ème anniversaire de la Libération d’Annecy et de la Haute-Savoie.
Un hommage émouvant a été rendu aux Résistants Espagnols devant un public nombreux.
La cérémonie a été rehaussée par la participation d’un piquet d’honneur du 27ème BCA.
La Fanfare du 27ème BCA a créé une ambiance exceptionnelle tout au long de la célébration.
Les autorités de la Haute-Savoie nous ont honorés de leur présence. Quatre gerbes ont été déposées :
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Par Monsieur Jean-Luc Rigaut, Maire d’Annecy.
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Par Madame Anne Coste de Champeron, Sous-Préfète, Directrice de Cabinet de la Préfecture de la Haute-Savoie.
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Par Monsieur Antoine de Menthon, Vice-Président du Conseil Général.
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Par Miguel Vera, Président de l’Amicale de la Résistance Espagnole, accompagné du Général Jean-René Bachelet, Président de L’Association des Glières.
Etaient présents également : Le général Jean-Marc de Giuli, Président Départemental du Souvenir Français ; Madame Magalie Molina, Directrice de l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de guerre ; Le Colonel Paul Sanzey, Chef de Corps, Commandant le 27ème BCA ; Madame la Première Maire adjointe de la Ville d’Annecy avec plusieurs Maires-adjoints ; Monsieur Hubert Bornens, Président de l’UDC-AFN ; Monsieur Jean Escoffier, Président de l’UDAC ; de nombreuses autres personnalités ; les Présidents des Associations patriotiques et leurs porte-drapeaux ; Claudio Rodríguez Fer et son épouse Carmen Blanco, respectivement Président et Secrétaire de l’Association pour la Dignification des Victimes du Fascisme (Galice, Espagne). Le Député Lionel Tardy et le Sénateur Pierre Herisson se sont excusés pour cause d’assemblée importante à Paris.
L’apothéose de la cérémonie fut le moment des lectures du poème de José Ángel Valente, en espagnol par Claudio Rodríguez Fer, Directeur de la Chaire « José Ángel Valente » de Poésie et Esthétique de l’Université de Saint-Jacques de Compostelle; en français par Jacques Ancet, poète et traducteur français de grand renom, auteur de la traduction magistrale du poème de José Ángel Valente qui figure sur la plaque qui identifie le « Monument aux Espagnols » à Annecy. La sonorité de leur voix emplit alors l’atmosphère, imposant un silence d’admiration.
Claudio Rodríguez Fer lisant le poème de José Ángel Valente en espagnol.
La cérémonie se termina par le salut des autorités aux porte-drapeaux.
Discours du Président de l’Amicale de la Résistance Espagnole :
Les Républicains Espagnols dans la Résistance.
L’exode.