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Cérémonie « Andrès-Bouvard » le 17/01/2016 (article + discours de Miguel Vera + diaporama)
Notre traditionnelle cérémonie en hommage à la mémoire de Richard Andrès et Léon Bouvard a eu lieu le dimanche 17 janvier 2016 à Sur-les-Bois, à Annecy-le-Vieux.
Contrairement à nos craintes, le temps a été clément. Juste quelques flocons se sont invités à la cérémonie qui s’est très bien déroulée. Un public nombreux s’est déplacé pour l’occasion.
Nous avons été honorés par la présence des plus hautes autorités qui ont déposé successivement une gerbe au pied du monument.
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Gerbe de la Préfecture déposée par Monsieur Hervé GERIN, directeur de Cabinet de la Préfecture.
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Gerbe de la Mairie d’Annecy-le-Vieux déposée par Monsieur Bernard ACCOYER, Député-Maire d’Annecy-le-Vieux.
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Gerbe du Conseil Départemental déposée par Madame Valérie GONZO MASSOL, Conseillère Départementale représentant le Président du Conseil Départemental.
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Gerbe du Souvenir Français déposée par Monsieur Philippe CHERPITEL, délégué cantonal du Souvenir Français.
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Gerbe de l’Amicale de la Résistance Espagnole déposée par Monsieur Miguel VERA, Président de l’Amicale de la Résistance Espagnole, accompagné du Général Jean-René BACHELET, Président de l’Association des Glières.
Avec émotion, une minute de silence a été observée, suivie de l’éclat de la Marseillaise.
Discours de Miguel VERA :
Merci de votre présence pour rendre hommage à la mémoire de nos deux héros Richard Andrès et Léon Bouvard.
Cette traditionnelle cérémonie nous réunit chaque année à cette date anniversaire de leur mort autour de ce monument. Monument qui n’est l’œuvre d’aucun artiste. C’est un rocher à l’état naturel qui a été choisi de manière spontanée et avec le cœur. En effet, des Résistants rescapés ont voulu après la libération, marquer à jamais d’une pierre le lieu et le nom de ces braves, pour que les hommes au cours des générations se souviennent.
C’est sur la propriété de Monsieur Garnier à « Sur-les-Bois » au bord de la route de Thônes, lieu de l’embuscade, qu’une pierre gravée des noms et textes a été érigée.
Cette dernière est simple : un rocher de montagne que Messieurs Arsène Vincent, Pierre Sadaoui, Joseph Benedetti de Nâves, Gerlier de l’Essor Savoyard, Jean-Marie Saulnier d’Annecy, Gervais d’Annecy-le-Vieux, sont allés choisir dans la montagne au lieu-dit « Les Grosses Pierres » sur la Commune de Nâves. L’installation a été faite par la Maison Peterlongo d’Annecy, ainsi que la gravure des lettres et le scellement des photos.
L’inauguration a eu lieu le 18 janvier 1946, date anniversaire.
Elle avait rassemblé un groupe de Résistants Espagnols et Français, les autorités locales, ainsi que Monsieur Vavasseur, Président du Mouvement de Libération National de Paris qui présidait la cérémonie.
Ces Résistants rescapés ont voulu avec ce rocher marquer à jamais ce lieu pour que les hommes au cours des générations se souviennent. Sage réalisation car l’érosion de la mémoire par le temps qui passe est inéluctable.
Que ce rocher soit un rempart contre l’oubli.
Dans les temps terribles que nous traversons, combien il est bon de rappeler que la lutte pour la liberté est un combat de tous les jours.
La France est attaquée par un fascisme aussi barbare que celui que nos parents ont combattu en Espagne dès 1936, face à la coalition fasciste Franco-Hitler-Mussolini, puis en France dès 1940 face au même ennemi.
L’attaque perpétrée contre la France est le pire affront, la pire injure, faite à la mémoire de ces Résistants, Républicains Espagnols.
Tant parmi eux ont payé de leur vie pour libérer la France. Tous ont lutté pour rétablir la République française. Eux qui ont proclamé haut et fort leur attachement à cette magnifique France qui est devenue leur patrie. Cette France, pays des droits de l’Homme où chaque citoyen peut vivre librement ses convictions, ses opinions, quelles qu’elles soient.
Nous, héritiers des valeurs de la Résistance, nous avons l’obligation de réagir à ces crimes horribles, odieux.
Avant tout, exprimer notre solidarité aux victimes, nous sommes de tout cœur avec elles, avec celles qui ont payé de leur vie, avec celles qui ont été blessées et avec leur famille.
Ensuite, dénoncer avec force, ces attentats barbares et inhumains perpétrés contre la France.
Quelle comparaison peut-on observer entre les nazis et les djihadistes.
Dans l’actualité sanglante de ces derniers mois, on peut constater que si les protagonistes ont changé, le raisonnement et l’argumentation restent les mêmes.
Les nazis glorifiaient une mythique race aryenne, race des seigneurs, qui allait étendre les limites géographiques de l’Allemagne par la création du Grand Reich et imposer sa doctrine raciste partout, de gré ou de force.
En dehors d’eux, le reste des populations était composé de sous-hommes qui, dès lors que leur humanité était déniée, étaient voués à l’extermination et à l’esclavage.
Maintenant, les assassins du 13 novembre dernier, agissent au nom d’une religion qu’ils ont dévoyée, dans le même but hégémonique : créer un Califat au Proche-Orient et à l’étendre partout ensuite.
Les adversaires désignés sont les impies, dévalorisés par des épithètes injurieux comme chiens, singes. De façon analogue aux nazis, tous les moyens sont bons pour les éradiquer. Le plus simple : le massacre ciblé ou indiscriminé, pour semer la terreur.
Les nazis assassinaient mais veillaient à préserver leur propre vie ; les djihadistes méprisent totalement la vie, à commencer par la leur, à l’instar de la légion étrangère franquiste pendant la guerre d’Espagne, dont la devise était « Vive la mort ».
Richard Andrès, par ses origines sinon ses racines espagnoles, suivit avec un vif intérêt et consternation le déroulement de cette guerre. A l’analyse des événements successifs, il pressentit le drame qui allait s’abattre sur la France en 1940.
Aujourd’hui, la menace sur notre démocratie est clairement identifiée et nous devons réfléchir comment y faire face, chacun dans note domaine.
Inlassablement, nous devons continuer notre travail de mémoire et de réflexion avec le monde scolaire, qui d’ailleurs doit être félicité pour leur engagement en ce sens, pour tendre vers un monde de fraternité et de paix. C’est notre combat.
Nous serons toujours présents pour défendre les valeurs de la France, les valeurs de la République et nous ne nous soumettrons jamais à un ordre fasciste.
Voilà, le plus bel hommage que nous pouvons rendre à la mémoire de Richard Andrès et Léon Bouvard.
La cérémonie en diaporama :
https://picasaweb.google.com/103520140263246504517/CeremonieDu17012016
Baptême de la Section EBRO du 27ème BCA de Cran-Gevrier (Haute-Savoie) [article + diaporama + vidéo + article de presse]
1er février 1944 : Création de la Section EBRO au Plateau des Glières. 16 octobre 2015 : Baptême de la Section EBRO du 27ème BCA à Thorens-Glières, 71 ans d’histoire qui, par ce baptême, va se perpétuer.
Les hommes qui constituaient la Section EBRO au Plateau des Glières en février et mars 1944 ont une longue histoire avec le 27ème BCA.
Déjà en novembre 1942, au moment de la dissolution du 27ème BCA suite à l’occupation de la Zone Sud, les Républicains Espagnols reçurent la mission de garder les armes et munitions récupérées, en bon état de fonctionnement.
Ces armes furent montées aux Glières le 1er février 1944, ce que Tom Morel apprécia énormément. Si tôt arrivés au Plateau des Glières, Tom Morel demande à Miguel Vera d’organiser militairement ses maquisards. La Section EBRO est créée. Pour plus de flexibilité, elle est divisée en deux : EBRO et Renfort EBRO. Tom Morel les dispose dans le secteur le plus difficile à défendre, côté montée du Petit-Bornand.
Le parachutage d’armes par les Alliés, tant attendu, n’a pu avoir lieu à la pleine lune de février à cause du mauvais temps. Il faut attendre la lune de mars. Le Plateau est déjà encerclé par les forces de Vichy. Tom Morel, chef prestigieux, entraîneur d’hommes, avec un enthousiasme communicatif, s’organise pour résister jusqu’au mois de mars.
Le 20 février, devant les maquisards rassemblés au milieu du Plateau, il plante un mat et fait hisser les couleurs. Il déclare : «Ici c’est le premier coin de France libéré!». Il fait adopter la devise: «Vivre Libre ou Mourir».
Une intense émotion parcourt tous les hommes. Les Espagnols vivent un moment presque surnaturel. Un courant de liberté les traverse. Après tant d’humiliations, leur République vaincue en Espagne, la honte dans les camps de concentration au sud de la France, l’esclavage dans les Compagnies de Travailleurs Étrangers, la vie dans la clandestinité, Tom Morel leur rend leur dignité d’homme. Des liens très forts de fraternité se créent entre Tom et eux.
Des Rescapés nous ont raconté : Tom ne disait pas «les Espagnols» mais «MES Espagnols». Quand Tom Morel constitue le Bataillon des Glières, dans les faits, il reconstitue le 27ème BCA. La Section EBRO en fait partie. « Par sa discipline, sa loyauté, elle est la meilleure », écrit Julien Helfgott, camarade de combat, Rescapé des Glières et ancien Président d’Honneur de l’Association des Glières. Ces Républicains Espagnols portent l’uniforme du 27ème BCA.

Aux côtés de leurs camarades français, les Espagnols de la Section EBRO présentant les armes à la façon de leur pays, le jour de la prise de commandement du capitaine Anjot.
L’admiration, l’estime et le respect sont réciproques entre eux et Tom. Ils sont toujours à ses cotés. Ainsi, la nuit du 9 au 10 mars, lorsque Tom trouve la mort, lâchement abattu par le commandant des GMR à l’Hôtel de France à Entremont, son corps se trouve posé là, aux pieds de Ángel Segura. On attend un traîneau qu’on est allé chercher dans une ferme voisine. Pour Ángel, voir le corps de Tom, comme il l’appelle, sur la neige, difforme, est une véritable souffrance. L’attente lui devient insupportable. Il n’en peut plus, prend le corps de Tom, le hisse sur ses épaules et entame la montée au Plateau. Dans cinquante centimètres de neige, la progression est difficile. Les 24 autres Espagnols qui ont participé à l’opération, lui emboîtent le pas et se relaient pour porter le corps.
Julien Helfgott a écrit : «Derrière eux, nous étions une colonne morne et silencieuse». Arrivés sur le Plateau, à l’infirmerie, une chambre mortuaire lui est aménagée à l’aide de toiles de parachutes. La sizaine que commande José Caballero tient à monter une garde d’honneur pendant 24 heures.
Avec le souvenir de Tom, sa veuve, Marie-Germaine, et son fils, l’Amiral Philippe Morel, ont maintenu jusqu’à leurs derniers jours des liens plus que familiaux avec les Espagnols de la Section EBRO.
La longue histoire entre les hommes de la Section EBRO et le 27èmè BCA, le destin veut la perpétuer. Par quel hasard le lieutenant Bourillet, qui va commander la section EBRO du 27, est-il l’arrière petit-fils de Tom Morel?

Le Lieutenant Théophane Bourillet, arrière petit-fils de Théodose Morel, prend le commandemant de la Section EBRO du 27ème BCA. QUEL SYMBOLE!!!
Baptême de la Section EBRO du 27ème BCA en diaporama :
https://picasaweb.google.com/103520140263246504517/BaptemeDeLaSectionEBROLe1610201502