Annecy-le-Vieux

« Monument à Richard ANDRÉS et Léon BOUVARD »

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Les Maquis et les divers groupes de Résistance, notamment les Républicains Espagnols, ont pris une part importante dans la lutte contre l’occupant nazi et par la suite pour la Libération du département. AS et FTP ont payé un lourd tribut dans les combats souvent fratricides qui ont précédé et suivi la Libération.

C’est le cas ici de ces deux jeunes Résistants, l’un d’origine espagnole, Richard ANDRES qui, parlant les deux langues, avait su aiguiller vers les Maquis tous les Républicains Espagnols qui désertaient les Camps de Travailleurs Étrangers. L’autre Français, Léon BOUVARD, morts tous deux le 18 janvier 1944, tués par les Allemands alors qu’ils transportaient à bord d’une voiture, un poste  émetteur-radio qui devait permettre le parachutage d’armes et de munitions.

Richard ANDRES avait joué un rôle primordial dans l’organisation des Maquis Espagnols. Depuis 1943, il était responsable du SAP (Service Atterrissage et Parachutage), service qui comprenait la coordination avec l’Angleterre par messages codés. Il s’agissait de trouver et préparer les terrains adéquats pour les parachutages, travail extrêmement dangereux et très surveillé par la Gestapo.

Richard ANDRES et Léon BOUVARD sont morts car ils ont été dénoncés à l’occupant par des collaborateurs locaux. Les corps ensanglantés sont emmenés par monsieur Alphonse GARNIER dans le local des pompiers près de l’école. Le lendemain, ils seront enterrés au cimetière par les soins de la ville d’Annecy-le-Vieux.

Après la Libération du département, le corps de Léon BOUVARD est récupéré par sa famille à Saint-Maurice-sur-Rumilly. Le corps de Richard ANDRES est transféré au Carré militaire du cimetière de Loverchy à Annecy, le 18 octobre 1944. La ville d’Annecy lui fait d’imposantes funérailles. « Une foule immense l’accompagne », écrit la presse locale. Il est fait Chevalier de la Légion d’honneur et nommé Capitaine à titre posthume. On lui décerne également la médaille de la Résistance.

Les Résistants rescapés, par leurs différentes fédérations, ont voulu, après la Libération, marquer à jamais le lieu et le nom de ces deux braves pour que les hommes, au fil des générations, s’en souviennent. C’est sur la propriété de monsieur Alphonse Garnier, à « Sur les Bois », au bord de la route de Thônes, lieu de l’embuscade, qu’une pierre, gravée des noms et d’un texte, a été érigée pour la date anniversaire du 18 janvier 1946.

Cette dernière est toute simple : un rocher de montagne que messieurs Arsène Vincent, Pierre Sadaoui, Joseph Benedetti de Nâves, Gerlier de l’Essor Savoyard, Jean-Marie Saulnier d’Annecy, Gervais d’Annecy-le-Vieux, sont allés choisir dans la montagne, au lieu-dit « Les Grosses Pierres », sur la commune de Nâves. L’installation a été faite par la maison Peterlongo d’Annecy, ainsi que la gravure des lettres et le scellement des photos.

L’inauguration officielle de cette stèle a eu lieu le 2 avril 1950 sous la présidence de monsieur Cannet, Préfet de la Haute-Savoie, qui apportera aux familles des deux héros l’hommage du gouvernement. Auprès du Préfet étaient présents également : monsieur Volland, Maire d’Annecy; monsieur Rouge, Maire d’Annecy-le-Vieux; monsieur le Maire de Saint-Maurice-de-Rumilly, commune natale de Léon Bouvard; monsieur Vavasseur, Secrétaire National du M.L.N.; monsieur Dunoir, du Mouvement « Le Coq Enchaîné » de Lyon; monsieur La Jonchère, Trésorier Général. Le Lieutenant Colonel Thibaudot, représentant le Colonel Vrinat, commandant la Subdivision. Tous les fanions des mouvements de Résistance et d’associations de combattants. La fanfare du 27e BCA exécute les sonneries, une section de Chasseurs présente les armes et la compagnie des sapeurs-pompiers de la commune se met au garde à vous.

A la tribune, monsieur le Maire de Saint-Maurice-de-Rumilly exprime l’hommage de sa commune à la mémoire de Léon BOUVARD, son glorieux enfant. Monsieur Volland, Maire d’Annecy, après avoir rappelé brièvement l’attitude héroïque des deux martyrs, remet et confie le monument à la garde de la commune d’Annecy-le-Vieux. A son tour, monsieur Rouge, Maire d’Annecy-le-Vieux, prononce une allocution et déclare, pour conclure : « Le monument sera entouré de la piété respectueuse de la population ». Ce qui, depuis, est le cas.

Monument à Annecy-le-Vieux