« Monument aux Espagnols »
Chaque année, L’Amicale de la Résistance Espagnole organise, courant avril, une cérémonie commémorative à l’occasion de l’anniversaire de la Proclamation de la République Espagnole le 14 avril 1931, et rend hommage aux Combattants Républicains Espagnols Morts pour la Liberté dans les rangs de l’Armée Française et de la Résistance. Cette cérémonie se déroule à Annecy devant le « Monument aux Espagnols » situé au début de l’avenue de Genève et l’avenue des Romains. Ce monument, projet de la Municipalité de Monsieur Lyard, Maire d’Annecy en 1946, est l’œuvre du sculpteur espagnol Baltasar LOBO et en fait par là-même une véritable œuvre d’art. Ce monument a été inauguré par le Commandant Miguel VERA à l’occasion du 8ème anniversaire de la Libération d’Annecy le 17 août 1952, en présence de plusieurs personnalités et d’une nombreuse assistance, de monsieur ALMERAS, Chef du Cabinet, représentant Monsieur le Préfet, des Présidents des Associations du monde Combattant, Résistants et Déportés :
Inauguration du « Monument aux Espagnols » en 1952. De dos, au premier plan, le Commandant Miguel Vera.
AUX ESPAGNOLS MORTS POUR LA LIBERTÉ :
“Pour la Liberté autant que pour l’Honneur, on peut et l’on doit donner sa vie”. (Cervantes)
« À Annecy, au début de l’avenue de Genève, s’élève le monument célébrant les Espagnols morts pour la Liberté. Cette œuvre, réalisée par le sculpteur Baltasar Lobo et inaugurée le 17 août 1952, témoigne de l’engagement des Espagnols au côté des Résistants français pour rétablir la Liberté dans cette France qui collaborait avec le régime nazi. Sur le Plateau des Glières, dès la création de ce Maquis, la présence des sections EBRO et RENFORT EBRO contribua grandement au développement, sous la devise donnée par leur chef Tom Morel « Vivre libre ou Mourir », à l’Esprit des Glières, union de tous ces combattants de l’ombre rejetant toutes discriminations, raciale, politique ou confessionnelle.
Baltasar Lobo avait connu un parcours identique à bien des Espagnols fuyant le régime franquiste. Participant à la guerre d’Espagne dans le camp des Républicains de l’armée de Catalogne, il quitta l’Espagne en 1939 et se retrouvera prisonnier dans le camp d’Argelès, d’où il s’échappera. Plus tard, arrivant à Paris, il se liera d’amitié avec Pablo Picasso (l’œuvre d’Annecy reprend le titre d’une peinture de Picasso datant du 31 janvier 1947) et un grand nombre d’artistes de l’École de Paris dont l’influence est manifeste dans la sculpture d’Annecy, notamment Henri Laurens. En 1948, il participera au Salon de la jeune sculpture au Musée Rodin à Paris au côté d’Émile Gilioli, le futur auteur du Monument National à la Résistance sur le Plateau des Glières (2 septembre 1973).
La ville d’Annecy peut être fière de posséder une œuvre de cet artiste reconnu par de nombreux prix. Sa facture résolument contemporaine et fortement expressive marque une rupture avec les traditionnels monuments aux morts qui étaient érigés au début des années cinquante. Elle est le témoignage indéfectible des Espagnols à la France et à ses valeurs ». Gérard MÉTRAL.
Historique du « Monument aux Espagnols » en images :
Inauguration du monument rénové le 27/05/2014 :
Article du « Dauphiné Libéré » du 28/05/2014 :
